Kuklos : Le site BD de la Pythagore.Team

Kuklos

Kuklos

Accueil

Où en est la Série ?

One-Shot

Résumé de l'éditeur

Thomas Jackson est né en 1908 dans le sud des Etats-Unis, dans une famille de l’aristocratie sudiste. A l’âge de 14 ans, mû par la curiosité de l’adolescence, il découvre un Lüger dans le bureau de son père et une cagoule pointue, symbole des Klanistes. Dès lors, son rêve le plus cher devient celui de rejoindre la congrégation. Elevé face aux augustes portraits de ses ancêtres klanistes au visage sévère, enivré par le parfum de secret qui flotte autour du Klan, croyant à l’idéal de préserver l’homme blanc des noirs, des communistes et des juifs, le jeune Thomas va épouser la même cause que son père, jusqu’au bout, logiquement, inexorablement. Jusqu’au jour où la traîtrise du destin décidera d’infléchir la courbe de sa vie…

Commentaires de David

Après une première planche énigmatique, qui trouve sa réponse dans la toute dernière, nous plongeons lentement dans l’atmosphère du vieux sud de l’Amérique des années 20, le long de chemins de terre battue qui nous mènent aux maisons coloniales de riches planteurs, au beau milieu de clairières éclairées de croix enflammées ou au pied de vieux arbres torturés où pendent les corps sans vie de quelques noirs victimes de l’âpre violence des blancs. Voici l’Amérique des Sudistes, ruinée par la guerre de sécession, où planent encore l’amertume de la défaite des Confédérés et l’âcre parfum de l’esclavage. Voici l’Amérique de la ségrégation ouverte et de la violence à visage couvert, orchestrée par le très puissant Ku Klux Klan. Le dessin, très personnel, assez sombre, haché, griffonné, presque raturé, qui pourrait déplaire en d’autres circonstances, sert ici le récit de façon admirable. Kuklos, c’est l’histoire d’un blanc entraîné par la force d’une époque dans la haine du nègre et dont la vie se construit autour d’expéditions punitives encagoulées et de réunions secrètes. Le lecteur est confronté à une violence viscérale dont il comprend peu à peu les racines, dont il suit les enchaînements et dont il découvre finalement le seul dénouement possible, rouge, liquide et poisseux. Une très belle méditation, qui frappe juste et qui vise bien, comme on aimerait en voir plus souvent.